9 - Le rêve, l’idéal, la passion... démarche et parti pris artistique
Le rêve, l’idéal, la passion... démarche et parti pris artistique
l’aventure d’un Créateur Architectone:
L’hymne à la beauté d’un magicien du béton
Habituellement plutôt dévolu à des constructions utilitaires, cubiques, abstraites, déshumanisées, sans vie et sans âme, le béton trouve ici ses lettres de noblesse. Didier Lobert de Bouillon Viéville le traite comme de la pierre. Il est magnifié et mis au service de la beauté telle que les Anciens savaient la créer, à laquelle l’artiste rend un vibrant hommage, en montrant que l’on peut fort bien avec les matériaux contemporains continuer à concevoir dans leur esprit des formes de beauté dont ils avaient le secret, rondes, douces, généreuses, chaleureuses et à taille humaine, en harmonie avec la nature, dont elles semblent restituer le message, réjouissant le cœur tout en élevant l’âme par la pureté et l’élan de leurs lignes, et enchantant le quotidien.
La « conception architectone romane ogivale »
Détournant corniches, bordures de trottoir, matériaux de Travaux Publics, découpés et ré-assemblés, au profit des formes qu’il imagine et tient à faire surgir, il est mû par l’amour profond de l’art des Anciens maîtres constructeurs dont il n’a de cesse d’admirer la beauté des édifices.
Il construit dans leur esprit, dont il s’est imprégné par la contemplation, au point d’aboutir souvent aux mêmes stratagèmes et résultats formels qu’eux jadis, avant même d’avoir vu sur place ou en photo des exemples similaires précis du passé ...
un messager
Un style, un concept roman ogival moderne
A force d’innovations, de réflexion méditative dans l’état d’esprit des Anciens, d’adaptation à des moyens actuellement à disposition, un style de construction a été résolument créé, prouvant que la beauté formelle médiévale du travail de la pierre peut continuer à vivre à notre époque et faire fleurir ses charmes par l’intermédiaire du béton lui-même.
avec des moyens modernes
pourtant il ne disposait pas de pierres. Il a su se saisir des matériaux et techniques à sa portée : le béton , les techniques de coffrage, les parpaings, les colonnes de canalisations et vases de travaux publics, les bordures de trottoirs, et toutes sortes de pièces actuellement destinées à d’autres fonctions, pour les ordonner, en chef d’orchestre magicien en architecture, et leur faire exprimer de la beauté en les traitant dans le même esprit que la pierre.
la démarche originale d'un continuateur et messager
Ce n’est ni du pastiche ni du néo gothique, ni du style troubadour, ni du Viollet Le Duc ; ce n’est pas même une « folie » même s’il a été souvent rattaché à ce genre artistique . c’est l’accomplissement d’une démarche très personnelle cohérente et aboutie, qui consiste à donner sa noblesse à la forme architecturale.
Ne pouvant être rapporté ni à la mouvance de Viollet Le duc, ni à celle de Gaudi, même s’il est assimilé à la catégorie des artistes outsiders, créateurs autodidactes d'environnements visionnaires, personnalisant un lieu par le biais de plusieurs techniques artistiques et utilisant souvent des matériaux détournés et composites, Didier Lobert de Bouillon Viéville échappe en fait à toute catégorie : c’est un continuateur et un messager.
En ce sens Didier Lobert n’est pas un copieur qui fait du plagiat. Il est un continuateur, qui innove, animé de la même flamme, tout en l’adaptant aux possibilités de son époque, montrant du même coup tout à la fois qu’il est possible de continuer les formes d’art de construire et de vivre les plus abouties même avec nos matériaux et techniques de construction, et de les choisir plutôt que des formes moins gratifiantes, et que le béton, un peu assimilé à la construction bon marché sans âme et en série du fait de son usage, peut trouver ainsi ses lettres de noblesse.
un manifeste de beauté
Né d’une contemplation des formes anciennes profonde et viscérale, d’une admiration qui ne tarit pas, c’est un éloge devenu matière, passé en actes, reformulé, c’est un émerveillement, qu’il donne désormais à partager…
En les donnant à voir, en les recréant, les déclinant à l’infini dans son geste de créateur, de sculpteur "architectone", de constructeur, il saura dire au visiteur de ses bâtiments toute la richesse et toute la noblesse d’une arcature, l’élévation spirituelle des ogives, arcs, voûtes et colonnes, toute la sagesse et la paix profonde des formes simples solides et pures, leur profondeur vraie et juste, tout l’élan des plus aériennes ou jaillissantes…
Une rigueur dans la créativité
Si on a souvent été tenté de l’assimiler à Viollet-le-Duc, alors qu’il ne partage pas vraiment sa volonté jugée un peu détaillée et pittoresque, anecdotique systématique et didactique, de construire à l’ancienne, et qu’il se situe plutôt du côté de l’inspiration créative et quasi mystique, on le classe souvent parmi les artistes parfois très fantaisistes du mouvement artistique autodidacte, universel et spontané, des « environnements visionnaires », dont il partage certes les principes d’exception, d’unité, et d’autonomie.
Pourtant il s’astreint à une grande rigueur dans sa création, qui, même si un aspect plus onirique s’épanouit dans sa peinture, s’abstient de s’engager dans un délire imaginatif sans frein. Art ou fantaisie ? Son critère, sa constante préoccupation et sa boussole, c’ est le souci de l’équilibre et de la grâce des formes dans l’esprit des Anciens.
La créativité est pour lui une lucidité qui pousse à se demander dans tous les domaines ce qui apportera et fera une œuvre d’art ou bien sera banal. Sa démarche pratique l’autocritique, un combat contre la facilité de faire n’importe quoi, une constante exigence par rapport à soi-même.
Un message pour les hommes d’aujourd’hui
Passionnément lancé à contre courant et envers et contre tout dans une extraordinaire aventure, si passionnée, un peu folle en apparence, mais en réalité si tenace et méthodique, et douée d’une continuité lente qui aboutit à des chefs d’œuvres, il délivre aux hommes de ce temps un message : sur les vraies valeurs, sur le bon usage des modes de vie et des formes architecturales qui entourent et accompagnent notre vie, sur la priorité à donner au beau, au bien vivre, à l’essentiel, sur la capacité de faire les meilleurs choix, et aussi ...d’obtenir la réalisation de ce que l’on conçoit avec persévérance.
Les visiteurs des lieux en sortent enchantés, émerveillés, complètement dépaysés pour leur plus grand bonheur, édifiés, et les plus jeunes reçoivent une leçon de volonté, d’idéal, de courage, de passion et de persévérance, le donjon est dressé comme le signe concret d’une réalité : il faut croire assez fort à ses rêves, cela les fait surgir…
et le personnage hors norme d’artiste total, consacré corps et âme à son œuvre, et si passionné et persévérant, d’érudit en histoire, de penseur, tout en gentillesse, affable et spirituel, du créateur de cet univers à part et de cette parenthèse de rêve et de contemplation au cœur de notre temps, ne manque pas de faire rêver les plus petits et de fasciner les plus grands.